Collaborateurs
Coordonnateurs régionaux
GALLET Patrice
CHU de Nancy (54)
Rédacteurs
BRIX Muriel
CHU de Nancy (54)
DOLIVET Gilles
Institut de cancérologie de Lorraine (54)
GRAFF Pierre
Institut de cancérologie de Lorraine (54)
HENROT Philippe
Institut de cancérologie de Lorraine (54)
KAMINSKY Marie Christine
Institut de cancérologie de Lorraine (54)
KOCH Guillaume
Clinique Jeanne d'Arc (54)
MASTRONICOLA Romina
Institut de cancérologie de Lorraine (54)
OLDRINI Sophie
Institut de cancérologie de Lorraine (54)
TALBI Marouane
CHR de Metz-Thionville (57)
Ce référentiel, dont l'utilisation s'effectue sur le fondement des principes déontologiques d'exercice personnel de la médecine, a été élaboré par un groupe de travail pluridisciplinaire de professionnels du réseau régional de cancérologie de Lorraine (ONCOLOR), en tenant compte des recommandations nationales, et conformément aux données acquises de la science au 14 mars 2014.
- Le référentiel concerne les carcinomes épidermoïdes de la lèvre.
- Les autres histologies doivent faire l'objet d'une discussion au cas par cas, en réunion de concertation pluridisciplinaire, et faire l'objet le cas échéant d'une déclaration au registre français des tumeurs rares REFCOR.
- La lymphophilie des cancers des lèvres est intermédiaire entre celle des carcinomes épidermoïdes cutanés et celle des carcinomes épidermoïdes des VADS. Le risque d'envahissement ganglionnaire des cancers des lèvres est inférieur à 10 % pour les T1, de l'ordre de 20 % pour les T2, supérieur à 40 % pour les T3/T4.
- La radiothérapie et la chirurgie sont les traitements de référence. La décision thérapeutique est le résultat d'une concertation pluridisciplinaire entre praticiens expérimentés.
- Le résultat fonctionnel et esthétique est fonction de la méthode de traitement et du stade de la maladie : le défi du traitement chirurgical réside dans les meilleurs moyens de reconstruction, en particulier pour les tumeurs atteignant la zone commissurale.
- En faveur de la curiethérapie, on retient la bonne qualité de la cicatrisation en l'absence de défect tissulaire.
- En faveur de la chirurgie, on retient la possibilité de corriger un défect tissulaire et d'avoir un contrôle anatomo-pathologique local et/ou régional.
- Bilan général.
- Recherche et quantification des facteurs de risque (éthylotabagisme).
- Examen clinique T + N.
- Schéma daté, précis avec les trois dimensions + photos.
- Bilan odontologique avec orthopantomogramme et remise en état dentaire.
- Examen ORL (nasofibroscope).
- Examen scanographique thoraco-cervico-facial.
Options à discuter :
- Une recherche HPV peut être proposée.
- Panendoscopie (VADS + œsophage) à discuter au cas par cas.
- La fibroscopie bronchique n'est recommandée qu'en cas d'anomalie au scanner thoracique.
- Morpho TEP sur avis RCP : recommandé pour des tumeurs avancées (N2cN3).
- IRM du massif facial et de la cavité orale pour rechercher des extensions à l'os mandibulaire et au plancher de bouche qui ne seraient pas évidentes au scanner.
- Données socio-démographiques
- Etat général OMS
- Poids habituel et perte de poids
- Antécédents médico-chirurgicaux
- Examen clinique et ORL
- Panendoscopie et cavoscopie
- Scanner cervico-thoraco-abdomino-pelvien
- TEP
- Compte-rendu anatomo-pathologique (cytoponction ou pièce opératoire)
- Compte-rendu opératoire (si malade déjà opéré).
- Le diagnostic de malignité repose sur l'examen anatomo-pathologique après biopsie de la tumeur.
- En situation postopératoire, plusieurs critères sont nécessaires à la décision thérapeutique adjuvante :
-
Tumeur T
- différenciation
- taille tumorale, emboles lymphatiques (EL), infiltration péri-nerveuse (IP)
- infiltration musculaire, osseuse et cutanée
- limites d'exérèse (envahies, marges <5 mm, dysplasie sévère, carcinome in situ) avec localisation si possible
- recoupes (orientées si possible en peropératoire)
- Ganglions N
- nombre de ganglions envahis (N+) par niveau* / nombre total de ganglions examinés par niveau*
- nombre de ganglions en rupture capsulaire par niveau* (R+) / nombre de ganglions envahis.
*Description des niveaux de KT Robbins.
-
Tumeur T
Il est souhaitable d'avoir une analyse extemporanée des marges pendant la chirurgie.
-
Facteurs histopronostiques défavorables :
- l'envahissement ganglionnaire : envahissement ganglionnaires multiples et rupture capsulaire (N+ R+)
- les marges de résection (marge + ou <5 mm)
- l'infiltration péri-nerveuse, emboles lymphatiques.
TX | Renseignements insuffisants pour classer la tumeur primitive |
T0 | Pas de signe de tumeur primitive |
Tis | Carcinome non invasif (carcinome in situ) |
T1 | Tumeur ≤ 2 cm dans sa plus grande dimension |
T2 | Tumeur dont la plus grande dimension est >2 cm et ≤ 4 cm |
T3 | Tumeur dont la plus grande dimension est >4 cm |
T4 | T4a : tumeur envahissant la corticale osseuse, le nerf dentaire inférieur, le plancher buccal ou la peau (joue ou nez) |
T4b : tumeur envahissant l'espace masticateur, les apophyses ptérygoïdes, la base du crâne ou englobant l'artère carotide interne. |
Le T4 avec atteinte cutanée isolée, <4 cm, N0 doit être rapporté à la taille tumorale et traité selon ses dimensions comme un T1 ou un T2.
N0 | Pas de signe d'atteinte des ganglions lymphatiques régionaux |
N1 | Métastase dans un seul ganglion lymphatique homolatéral ≤ 3 cm dans sa plus grande dimension |
N2 | Métastases telles que |
N2a | métastase dans un seul ganglion lymphatique homolatéral >3 cm mais ≤ 6 cm dans sa plus grande dimension |
N2b | métastases homolatérales multiples toutes ≤ 6 cm |
N2c | métastases bilatérales ou controlatérales ≤ 6 cm |
N3 | Métastase dans un ganglion lymphatique >6 cm dans sa plus grande dimension |
M0 | Pas de métastase à distance |
M1 | Présence de métastase(s) à distance |
- Le stade T4 avec atteinte cutanée isolée de petite taille, N0, doit être rapporté à la taille tumorale et traité selon ses dimensions comme un stade T1 ou T2 ou T3.
- L'atteinte des structures autres que la peau (gencive, plancher...) est une contre-indication à la curiethérapie. C'est pourquoi les T4 avec atteinte cutanée seule sont individualisées.

- La chirurgie doit être carcinologique avec en cas de nécessité une reconstruction.
- La chirurgie est satisfaisante lorsqu'il n'y a pas de résection de la commissure et si l'ouverture buccale permet la mise en place du matériel prothétique. Si cela est possible, il est important de garder une continence labiale et d'éviter une microstomie.
- L'analyse extemporanée des limites de l'exérèse est souhaitable.
-
N0 :
- T1 N0 : abstention ou exploration ganglionnaire si T >1 cm.
- T2 N0 : curage bilatéral des niveaux I-II-III (au minimum)
- T3 T4 N0 : curage bilatéral des niveaux I-II-III (au minimum)
- N1 à 3 : curage complet (niveaux I à IV au minimum) fonctionnel ou radical (selon l'atteinte ganglionnaire) et bilatéral.
- Contention, espaceur de langue permettant d'écarter la lèvre opposée.
- Rx de 4 à 6 MV ou Cobalt.
- La radiothérapie externe (RTE) est réalisée selon une modalité de fractionnement et d'étalement standard. L'étalement joue un rôle essentiel et doit être respecté.
- La radiothérapie exclusive peut être retenue :
- pour des tumeurs T1 T2 N0 avec contre-indication à une curiethérapie ou à une chirurgie
- pour des tumeurs de stade T3 T4 avec contre-indication à une chirurgie, à une chimiothérapie et à l'anticorps monoclonal cétuximab
- en traitement palliatif à visée symptomatique (SPLIT-COURSE).
- La radiothérapie peut être utilisée en postopératoire : le délai entre la chirurgie et la radiothérapie doit être inférieur ou égal à 6 semaines sauf complications incompatibles avec la radiothérapie.
- La radiothérapie peut être associée à la chimiothérapie :
- en postopératoire (RCP) :
- en cas de N+ R+, la décision doit être prise en tenant compte de l'état général du patient, du risque de complications et des contre-indications aux sels de platine
- en cas de marge + isolée et/ou N+R- : à discuter en RCP
- à base de cisplatine
- dans les tumeurs localement avancées pour lesquelles la chirurgie n'est pas retenue : elle utilisera de préférence un protocole à base de sels de platine.
- en postopératoire (RCP) :
- La radiothérapie peut être associée à l'anticorps monoclonal cétuximab pour les tumeurs localement avancées, en cas de contre-indication à la chimiothérapie.
- RTE exclusive : 70 Gy / 35 fr / 7 semaines
- RTE postopératoire (délai <6 semaines) :
- risque faible/intermédiaire (grosses tumeurs avec marge saine) : lit opératoire : 50 Gy / 5 semaines
- risque élevé (marges +) :
- radiothérapie du lit opératoire suivie d'une curiethérapie (15 à 25 Gy) : lit opératoire : 50 Gy / 5 semaines
- si contre-indication à la curiethérapie : lit opératoire : 60-70 Gy / 30-35 fractions / 6-7 semaines.
- Il s'agit d'une curiethérapie interstitielle pratiquée lors d'une hospitalisation d'une huitaine de jours.
- Les délais ont un rôle important dans le contrôle local lorsque la curiethérapie est réalisée après radiothérapie externe ≤ 3 semaines) ou après chirurgie ≤ 6 semaines). Ils doivent être respectés sauf complications incompatibles avec la réalisation de la curiethérapie.
- Aiguilles métalliques en un ou deux plans
- Bas débit de dose - chargement différé
- Protection plombée à plateau pour protéger la gencive et la lèvre opposée.
- Curie seule : 65-70 Gy
-
Curie postopératoire :
- seule : 50-65 Gy dans les 6 semaines postopératoires
- après RTE (50 Gy) : 15-25 Gy dans les 15 jours après la fin de la radiothérapie (≤ 3 semaines).
- La chimiothérapie seule n'a pas d'indication en situation :
- néo-adjuvante,
- adjuvante
- Les seules indications de la chimiothérapie sont :
-
concomitante à la radiothérapie :
- dans les tumeurs localement avancées pour lesquelles la chirurgie n'est pas retenue. Elle utilisera de préférence un protocole à base de sels de platine.
- en postopératoire (RCP) :
- en cas de N+ R+ ; la décision doit être prise en tenant compte de l'état général du patient, du risque de complications et des contre-indications aux sels de platine ;
- en cas de marge + : à discuter en RCP ;
- à base de cisplatine.
- La chimiothérapie palliative concerne la maladie métastatique, les récidives ou seconde localisation en territoire irradié inaccessibles à un traitement locorégional.
-
concomitante à la radiothérapie :
- Cétuximab, anticorps monoclonal antirécepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), peut être associé à la radiothérapie dans les tumeurs localement avancées pour lesquelles la chirurgie n'est pas retenue et en cas de contre-indication à la chimiothérapie.
- Avant tout traitement, une remise en état dentaire est indispensable avec détartrage, soins et extractions de toutes les dents délabrées et mobiles (Cf. également référentiel sur les soins dentaires).
- En cas de radiothérapie externe, on ne conserve dans les champs que les dents parfaitement saines.
- Le patient devra s'astreindre à une fluoroprophylaxie quotidienne et non limitée dans le temps.
- En cas de curiethérapie, la zone irradiée devra être saine et sans problème dentaire.
- La surveillance n'a pas de spécificité par rapport aux autres carcinomes épidermoïdes de la sphère ORL.
- La surveillance est idéalement alternée conjointement par les chirurgiens ORL, oncologues médicaux et radiothérapeutes qui ont participé au bilan et au traitement de la maladie. Elle fait intervenir de nombreux soignants dans la rééducation et la prise en charge globale de ces patients.
- La surveillance ne se contente pas de rechercher une récidive, mais évalue le contrôle de la maladie, les séquelles douloureuses et fonctionnelles du traitement et leur prise en charge, les conséquences psychologiques et leur répercussion sur la qualité de vie, la survenue de métastases et de deuxièmes localisations.
- Les objectifs de la surveillance consistent :
- en la prise en charge des effets secondaires et des séquelles
- en un soutien psychologique
- à une aide au sevrage alcoolo-tabagique
- à la vérification de l’hygiène dentaire et de la compliance à la fluoroprophylaxie
- au dépistage des deuxièmes localisations ORL et au dépistage des récidives locorégionales
- à la recherche d’une autre localisation tumorale partageant les facteurs de risque alcoolo-tabagiques (essentiellement œsophage et poumon)
- à assurer un suivi nutritionnel (perte de poids, dénutrition, gastrostomie, SNG) en coordination avec une diététicienne
- à une prise en charge de la douleur en coordination avec UTD.
- "Calendrier" de surveillance :
Examens | Rythme de surveillance |
---|---|
Examen clinique | Tous les 3 mois pendant 2 ans puis tous les 6 mois pendant 3 ans puis 1 fois par an jusqu'à 10 ans |
Surveillance dentaire | Régulière : consultation bi-annuelle chez un dentiste pour un patient denté |
Scanner cervico-thoracique | A 3 mois de la fin des traitements (scanner de référence pour le suivi ultérieur mais également évaluation de la réponse aux traitements en cas de tumeur inopérable) |
Dosage de TSH | 1 fois par an si la thyroïde est dans les champs d’irradiation |
TEP scanner | A discuter si doute clinique ou scanographique en cas de récidive tumorale suspectée |
Surveillance ganglionnaire cervicale avec échographie | Si l'examen clinique n'est pas aisé (gros cou, cou court), tous les 3 mois pendant 2 ans |
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