- Ce référentiel concerne les carcinomes du nasopharynx, qui comprennent trois variants histologiques (classification OMS de 2003) :
- Type I : Carcinome épidermoïde différencié kératinisant
- Type II : Carcinome épidermoïde différencié non kératinisant
- Type III : Carcinome indifférencié de type nasopharyngé (UCNT : Undifferenciated Carcinoma of Nasopharyngeal Type)
- Les variants non-kératinisants (et donc indifférenciés) sont presque toujours liés à EBV.
- Les autres variants histologiques dont les lymphomes ne sont pas inclus dans ce référentiel.
- Le variant histologique n'a pas d'impact sur la décision thérapeutique.
T1 | Tumeur confinée au nasopharynx ou s'étendant à l'oropharynx et/ou à la cavité nasale sans extension parapharyngée |
T2 | Extension parapharyngée et/ou infiltration des muscles ptérygoïdiens médial et/ou latéral, et/ou des muscles prévertébraux |
T3 | Envahissement des structures osseuses de la base du crâne, des sinus paranasaux des vertèbres cervicales et/ou des apophyses ptérygoïdiennes |
T4 | Extension intracrânienne et/ou atteinte des nerfs crâniens, de l'hypopharynx |
Nx | Atteinte ganglionnaire non évaluable |
N0 | Pas d'atteinte des ganglions lymphatiques régionaux |
N1 | Métastases unilatérales et/ou métastases uni/bilatérales rétropharyngées, ≤6 cm, au-dessus du rebord inférieur du cartilage cricoïde |
N2 | Métastases bilatérales, ≤6 cm, au-dessus du rebord inférieur du cartilage cricoïde |
N3 | Métastases >6 cm et/ou extension jusqu'à la clavicule |
TNM | |||
Stade 0 | Tis | N0 | M0 |
Stade I | T1 | N0 | M0 |
Stade II | T1 | N1 | M0 |
Stade III | T1, T2 | N2 | M0 |
T3 | N0, N1, N2 | M0 | |
Stade IV A | T4 | N0, N1, N2 | M0 |
Stade IV B | Tous T | N3 | M0 |
Stade IV C | Tous T | Tous N | M1 |
- La radiothérapie est le traitement de référence des carcinomes du nasopharynx en raison de leur localisation d’accès chirurgical difficile (à la fois en ce qui concerne la tumeur primitive et les aires ganglionnaires en particulier rétropharyngées) et de leur radiosensibilité (Blanchard, 2015) (NP1). Elle est associée à une chimiothérapie concomitante, en dehors des stades T1N0M0, en l’absence de contre-indication (Cf. chapitre "Généralités" radiochimiothérapie).
- Elle est réalisée avec une technique de Radiothérapie Conformationnelle avec Modulation d’Intensité (RCMI) qui permet un meilleur contrôle local, régional, une meilleure survie globale ainsi que moins de toxicité salivaire qu’en radiothérapie 2D (Peng, 2012) (NP1).
- Il existe des guidelines précis pour la délinéation de volumes cibles (Lee, 2018) (NP1).
-
Après 10 semaines post-traitement et confirmation histologique, en cas de non stérilisation, le traitement de référence est la radiothérapie stéréotaxique ou la curiethérapie avec des taux de contrôle local entre 72 et 86 % (Benhaïm, 2014) (NP1). La chirurgie peut être une alternative pour un reliquat localisé.
- Une ré-irradiation est un traitement possible des récidives locales ou des tumeurs résiduelles. Dans ce cas, le volume cible se limite au volume de la récidive locale, avec des marges adaptées en fonction de la technique.
- Il existe 4 techniques :
- RCMI
- Radiothérapie stéréotaxique
- Curiethérapie
- Protonthérapie (en cours d'évaluation)
- La probabilité de survie à 2 ans est de 11 % à 46 % selon les classes pronostiques dans les études de Chua et Shikama (Chua, 2009) (NP2) (Shikama, 2013) (NP2).
- Dans l’étude de Roeder, en radiothérapie stéréotaxique, le stade rT1, une dose de plus de 50 Gy et un traitement systémique concomitant en situation de ré-irradiation étaient associés à une meilleure probabilité de survie (Roeder, 2011) (NP3). Une toxicité tardive sévère a été rapportée dans 29 % des cas (hypoacousie, dysgueusie, perte d’odorat, neuropathie, trismus et xérostomie de grade 3).
- En radiothérapie stéréotaxique, un schéma fractionné est préférable à une séance unique tant en termes d’efficacité que de toxicité (Benhaïm, 2014) (NP4).
- Pour des cancers de pronostic relativement favorable, même en situation de récidive locale, il faut limiter la dose par fraction et optimiser la balistique pour limiter la dose aux carotides (Benhaïm, 2014) (NP4).
- La curiethérapie étant moins facile d’accès en France dans cette indication, la radiothérapie stéréotaxique est donc le traitement de référence pour les ré-irradiations de cancers du nasopharynx.
- La chimiothérapie joue un rôle radiosensibilisant. L’apport de la chimiothérapie concomitante à la radiothérapie dans le cancer du nasopharynx localement avancé a été démontré par de nombreuses études. Il n’y a pas de bénéfice à la radiochimiothérapie concomitante pour les tumeurs T1N0. La chimiothérapie concomitante peut se discuter pour les T2N0 en fonction de l'état général du patient.
- L’une des premières études à avoir montré un tel bénéfice est celle de l’intergroupe 00-99.20 (Wee, 2005) (NP1).
Elle compare la radiothérapie seule à la radiochimiothérapie par cisplatine 100 mg/m² (J1, J22, J43) suivie de 3 cycles de chimiothérapie adjuvante par cisplatine-FU. Cette étude de phase III réalisée chez 193 patients avait pour objectif de comparer la survie sans progression et la survie globale chez les patients avec un cancer du nasopharynx de stade II/IV. Il s’agit d’une des premières études à montrer le bénéfice apporté par la chimiothérapie concomitante avec une augmentation significative de la survie sans récidive (de 24 % à 69 %) et de la survie globale (de 47 % à 78 %) en faveur du bras chimiothérapie.
- Plusieurs méta-analyses ont été réalisées afin de préciser l’apport de la chimiothérapie et la place de celle-ci. La méta-analyse de Blanchard, reprenant les données de 19 essais et 4806 patients, mise à jour en 2021 avec au final 7000 patients, confirme l’apport de la chimiothérapie à la radiothérapie avec une amélioration significative de la survie globale et un bénéfice de 6,3% à 5 ans. Dans cette étude, le bénéfice de la chimiothérapie sur la survie globale et sans récidive est démontré pour les traitements par radiochimiothérapie concomitante avec ou sans chimiothérapie adjuvante (Blanchard, 2021) (NP1).
- Protocoles de chimiothérapie :
La chimiothérapie standard utilisée est le cisplatine 100 mg/m² toutes 3 semaines à J1, J22 et J43 de la radiothérapie.
- La chimiothérapie adjuvante a pour objectif de diminuer le risque de récidive locale ou à distance.
- Il existe de nombreuses études ayant montré le bénéfice d’une chimiothérapie adjuvante après une radiochimiothérapie concomitante par rapport à une radiothérapie seule. Dans toutes ces études, la chimiothérapie n’a été que rarement administrée en totalité, en raison de problèmes de tolérance. Dans l’étude d’Al-Sarraf, seuls 55% des patients ont reçu leur chimiothérapie adjuvante en totalité.
- L'étude de Chen a comparé le réel apport de la chimiothérapie adjuvante au traitement standard de radiochimiothérapie (Chen, 2012) (NP1). Cette étude de phase III multicentrique compare, chez 508 patients, traités en Chine pour un carcinome nasopharyngé de stade III ou IV (exceptés les patients N0) :
- Le traitement standard par radiochimiothérapie par cisplatine (40 mg/m² par semaine)
- Au même bras de traitement suivi de 3 cycles de chimiothérapie par cisplatine 80 mg/m² associé au Fluorouracil 800 mg/m² par jour pendant 4 jours toutes les 4 semaines.
Les résultats actualisés à 5 ans ne montrent pas de bénéfice à l’apport d’une chimiothérapie adjuvante sur la survie sans rechute (HR= 0,88 ; IC = 0,64-1,22 ; p = 0,45) mais également sur la survie globale (HR = 0,83 ; IC = 0,57-1,22 ; p= 0,35) et ce, quels que soient les sous-groupes de patients (Chen, 2017) (NP1).
- Les toxicités durant la période de chimiothérapie adjuvante restent importantes. Chen rapporte 42 % de toxicité aigüe de grade 3-4. Par contre, il n’y avait pas de différence significative sur les toxicités retardées de grade 3-4 entre les deux bras de traitements sauf sur l’incidence de la neuropathie périphérique à la limite de la significativité (2 % dans le bras avec chimiothérapie adjuvante versus 0,5 % dans le bras sans chimiothérapie adjuvante).
- Cette étude remet donc en question l’apport de la chimiothérapie adjuvante après radiochimiothérapie pour éviter le risque de rechute chez les patients à haut risque de rechute (Stades III et IV).
- Des études ont discuté l’intérêt de la chimiothérapie adjuvante chez les patients présentant un taux détectable d’ADN plasmatique EBV (pEBV) 6 semaines après la radiochimiothérapie concomitante. En effet, l’étude de Hui montre, en analyse multivariée, que le pEBV est le seul facteur pronostique indépendant et significatif pour la survie sans rechute (HR = 4,05 (95 %) ; p <0,001) et la survie globale (HR = 4,51 (95 %) ; p <0,001) (Hu, 2015) (NP2).
- Dans l'étude de Chan, seuls les patients avec un taux détectable d’ADN EBV plasmatique étaient randomisés pour recevoir :
- soit une chimiothérapie adjuvante par cisplatine-gemcitabine (3 à 6 cycles)
- Ou pas de chimiothérapie adjuvante.
- L’objectif de la chimiothérapie d’induction est :
- D’obtenir une fonte tumorale pour les volumineuses tumeurs de stade III/IV afin que la radiothérapie soit moins toxique,
- Et de traiter précocement les éventuelles micro-métastases pour les tumeurs les plus avancées.
- Les premières études de phases II ont montré des résultats contradictoires sur l’apport de la chimiothérapie néoadjuvante.
L’étude de Hui a montré un bénéfice en survie globale de la chimiothérapie néoadjuvante (Hui, 2009) (NP2).
De la même façon, deux méta-analyses tendent à montrer que la chimiothérapie première associée à la radiochimiothérapie concomitante peut réduire le taux de métastases à distance. A l’inverse, il n’y a pas de réponse significative sur le taux de réponse ou sur la survie.
- Plusieurs études de phase III montrent le bénéfice de la chimiothérapie néoadjuvante suivie de la radiochimiothérapie concomitante.
Il existe un bénéfice de la chimiothérapie première sur la survie sans récidive mais pas sur la survie globale dans l'étude de Cao (Cao, 2017) (NP1) : il s’agit d’une étude de phase III randomisée incluant 476 patients.
Les patients avaient un cancer nasopharyngé T4 et/ou N2-N3 et étaient randomisés entre :- Chimiothérapie néoadjuvante pour 2 cycles (Cisplatine 80 mg/m² et Fluorouracile 800 mg/m² de J1à J5) puis radiochimiothérapie par cisplatine 80 mg/m² semaine 1 et 6 de la radiothérapie,
- Versus radiochimiothérapie seule selon les modalités sus-citées.
- L’étude de phase III de Sun multicentrique de 480 patients traités pour un cancer du nasopharynx stade III-IV sauf T 3-T4N0, a comparé :
- Une radiochimiothérapie concomitante par cisplatine 100 mg/m² semaine 1-4-7 de la radiothérapie
- au même traitement précédé de trois cycles de chimiothérapie TPF (docetaxel 60 mg/m², cisplatine 60 mg/m² et fluorouracile 600 mg/m² par jour pendant 5 jours).
(Sun, 2016) (NP1)
La survie sans rechute est de 80 % à 3 ans dans le bras expérimental versus 72 % dans le bras standard (p = 0,034). De la même façon, il existe un bénéfice significatif sur la survie globale : 92 % dans le bras induction versus 80 % dans le bras radiochimiothérapie concomitante (p = 0,029). Il n’y a pas de différence significative sur le contrôle locorégional entre les 2 bras de traitement. Pendant la radiochimiothérapie, 56% des patients du bras standard ont reçu les 3 cycles de chimiothérapie contre 30 % dans le bras induction.
- Une étude a comparé, sur un plus petit effectif (83 patients) :
- Une chimiothérapie d’induction par 3 cycles de TPF (docetaxel 75 mg/m², Cisplatine 75 mg/m² et Fluorouracile 750 mg/m² toutes les 3 semaines) suivie d’une radiochimiothérapie par cisplatine 40 mg/m²,
- A une radiochimiothérapie (cisplatine 40 mg/m2 hebdomadaire) (Frikha, 2018) (NP2).
- La radiochimiothérapie concomitante est le traitement de référence des cancers nasopharyngés (grade A).
- La chimiothérapie repose sur le cisplatine administré toutes les 3 semaines pendant la radiothérapie. Le cddp 40mg/m² hebdomadaire est une option au cisplatine haute dose (grade A).
- Pour les tumeurs T3-T4 et pour les tumeurs avec atteintes ganglionnaires importantes, la chimiothérapie néoadjuvante associant CDDP GEMCITABINE est recommandée (grade A).
-
Les traitements systémiques, en dehors de la chimiothérapie concomitante à la radiothérapie et de la chimiothérapie d’induction, ont leur place dans la prise en charge des patients en rechute locale, non accessible à un traitement local, ou en cas d’évolution métastatique.
-
En cas d’évolution oligométastatique, un choix doit être discuté entre :
- Un traitement local (radiothérapie, radiologie interventionnelle, chirurgie) des lésions oligométastatiques,
- Ou un traitement systémique.
-
De même, en cas d’évolution pluri-métastatique nécessitant une chimiothérapie première, en cas de très bonne réponse avec persistance de quelques lésions métastatiques, un traitement local par :
- Radiothérapie,
- Radiologie interventionnelle
- Ou chirurgie
doit être discuté au cas par cas en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
- Le choix du traitement systémique dépend du type de cancer du nasopharynx :
- Les carcinomes non kératinisants (liés à EBV) sont traités conformément à ce référentiel.
- Les carcinomes kératinisants (non liés à EBV) sont traités par radiochimiothérapie selon les protocoles applicables aux autres localisations des VADS.
- En cas de carcinome du nasopharynx métastatique ou de rechute, non accessible à un traitement locorégional, le traitement de première ligne repose sur une association de cisplatine et gemcitabine.
- Il n’y a pas de bénéfice aux polychimiothérapies comprenant plus de deux cytotoxiques. Les protocoles combinant plus de deux cytotoxiques présentent des taux de réponse intéressants mais au prix d’une toxicité trop importante et de décès toxiques trop nombreux.
- Le schéma de référence est donc cisplatine 80 mg/m² J1, gemcitabine 1000mg/m² J1, J8 avec J1=J21 pour 6 cycles ou jusqu’à toxicité inacceptable ou progression (Zhang, 2019) (NP1).
- En dehors de cette phase III, comparant le cisplatine-gemcitabine à cisplatine-5-Fluorouracile, les données reposent essentiellement sur des phases II.
- En cas de contre-indication au schéma cisplatine-gemcitabine :
- Il faut privilégier un traitement avec une association de sel de platine (cisplatine ou carboplatine) et d'un taxane. Le cisplatine est le cytotoxique le plus efficace pour les cancers du nasopharynx.
- Le sel de platine sera associé de préférence à un taxane (paclitaxel ou docetaxel) ou à du 5-Fluorouracile.
- En cas de contre-indication à une association, le traitement reposera sur une monothérapie. Les cytotoxiques actifs sont les sels de platine (cisplatine, carboplatine), les taxanes, la gemcitabine, la capécitabine ou le 5-Fluorouracile, les anthracyclines, l’irinotecan, la vinorelbine, l’ifosfamide et l’oxaliplatine.
- La durée des traitements est habituellement de 6 cycles après une réévaluation à 3 cycles. Il n’y a pas de consensus sur la durée optimale du traitement.
- Si le délai entre la dernière administration de sel de platine et l’introduction de la deuxième ligne de traitement est supérieur à 6 mois, il faut discuter un traitement par association utilisant un sel de platine.
- Les cytotoxiques actifs sont les mêmes que ceux cités pour la première ligne (Choo, 1991) (NP4); Bensouda, 2011) (NP2) (Lee, 2017) (NP2).
- Les patients métastatiques en réponse après une chimiothérapie première doivent faire discuter systématiquement une radiothérapie loco-régionale de clôture (You, 2020) (NP2).
- Aucune thérapie ciblée n’a d’AMM dans le cadre de la prise en charge des cancers du nasopharynx. Les principales thérapies ciblées évaluées sont les inhibiteurs de l’EGFR et les anti-angiogéniques.
- Les anti-EGFR ont été essentiellement évalués en combinaison avec la radiothérapie et la chimiothérapie cytotoxique. Les résultats des combinaisons avec la chimiothérapie sont assez décevants, en dehors de la dernière phase II combinant le nimotuzumab avec le cisplatine et le 5-Fluorouracile.
- Les anti-angiogéniques ont une certaine activité mais au prix d’une toxicité importante, notamment hémorragique. La sélection des patients métastatiques avec des lésions à distance des gros vaisseaux permet de limiter les toxicités (Chan, 2005) (NP4) ; Zhao, 2019 (NP4) ; (Hui, 2018) (NP4).
- Les anti PD-1 ont été évalués en phase I et II avec des résultats prometteurs en termes de taux de réponse et de survie globale. Ils n’ont pas d’AMM pour l’instant pour le traitement des cancers du nasopharynx (Hsu, 2017) (NP2) ; (Ma, 2018) (NP2) ; (Delord, 2017) (NP2).
- Le choix du traitement systémique dépend du type de cancer du nasopharynx (Sun, 2019) (NP2) :
- Pour les carcinomes non kératinisants (liés à EBV) : le traitement repose sur une association cisplatine-gemcitabine.
- Pour les carcinomes kératinisants (non liés à EBV) : le protocole de chimiothérapie proposé est le protocole TPF (docetaxel 75mg/m² J1, cisplatine 75mg/m² J1, 5-FU 750 mg/m² J1-5), 4 à 6 cycles en fonction de la tolérance.
- En cas de bonne réponse, une radiothérapie de clôture sur le T et le N sera proposée ainsi qu’un éventuel traitement local des lésions métastatiques résiduelles (Zou , 2017) (NP2) ; (You, 2020) (NP2).
- La chirurgie peut être proposée en rattrapage en cas de reliquat tumoral après radiothérapie ou récidive. Il peut s’agir d’une récidive locale, locorégionale ou régionale.
- En cas de récidive locale, la difficulté d’accès au site tumoral et la nécessité d’obtenir des marges d’exérèse R0 nécessite une évaluation rigoureuse de l’opérabilité avant tout geste chirurgical. La décision se fera au cas par cas. La chirurgie est faite idéalement par voie endoscopique (Na’ara, 2014) (NP1).
- Dans des cas sélectionnés, la chirurgie peut avoir un intérêt : Dans une étude randomisée portant sur 200 patients, comparant chirurgie endoscopique ou radiothérapie en IMRT, Liu a montré une supériorité de la chirurgie en survie globale à 3 ans (86 % versus 68 % ; p = 0,0015) (Liu, 2021) (NP1).
-
L'étude de You conclut à la supériorité de la chirurgie sur le T (lorsqu'elle est faisable) sur la ré-irradiation You (2015) (NP1).
- Une méta-analyse a évalué 779 patients opérés d’une chirurgie de rattrapage pour une récidive locale. Les patients provenaient de 17 études. La récidive tumorale était classée rT1–2 dans 83 % des cas et rT3–4 dans 16,6 %. Une récidive ganglionnaire associée était présente chez 11,2 % des patients. La survie globale et sans récidive à 5 ans étaient respectivement de 51,2 % et 63,4 %. La survie globale à 5 ans était meilleure pour les patients traités par chirurgie suivie d’une ré-irradiation post-opératoire que pour les patients traités par chirurgie uniquement (63 % contre 39 % ; p = 0,05) (Na’ara, 2014) (NP1).
- Une ré-irradiation post-chirurgie de rattrapage peut s'envisager au cas par cas.
- Pour les reliquats ganglionnaires, une étude rétrospective de 153 patients opérés, post-radiothérapie ou les récidives ganglionnaires, a montré qu'aucun patient ne présentait de récidive locale. La survie globale à 3 ans était de 57,2 % et à 5 ans de 40,6 %. La médiane de survie était de 49 mois (Wang, 2016) (NP4).
- Le bilan d’extension initial des carcinomes du nasopharynx comporte, en plus du bilan standard des cancers des VADS, une TDM cervico-thoracique incluant la base du crâne (coupes fines), une IRM ORL, une TEP au FDG et un bilan endocrinien (dosage ACTH, cortisol, IGF-1, TSH, T4L, Prolactine, LH, FSH, testostérone ou oestradiol) (grade A).
- Le bilan endocrinien est recommandé en post-radiothérapie puis une fois par an (grade B).
- La radiothérapie est le traitement standard des cancers du nasopharynx non métastatiques, elle doit être réalisée avec une technique de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (grade A).
- Une chimioradiothérapie concomitante avec cisplatine 100 mg/m² toutes les 3 semaines est indiquée à partir du stade II (grade A).
- La chimiothérapie néoadjuvante est recommandée pour les tumeurs T4-N0 ou pour les tumeurs avec atteintes ganglionnaires importantes (grade A).
- La chirurgie doit être proposée sur les reliquats ganglionnaires (grade A). Elle doit être discutée en cas de reliquat tumoral opérable (grade B).
- La réirradiation en radiothérapie stéréotaxique avec un schéma fractionné, doit être proposée en cas de reliquat ou récidive tumorale (grade A).
- La chimiothérapie palliative des cancers du nasopharynx de type I et type II non liés à l’EBV est similaire à celle des autres carcinomes épidermoïdes des VADS (grade A).
- Pour les autres types, la chimiothérapie palliative de première ligne de référence est l'association cisplatine-gemcitabine (grade A). En cas de contre-indication, il faut privilégier un doublet à base de sels de platine et taxanes ou 5-Fluorouracile (grade B).
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Induction chemotherapy followed by concurrent chemoradiotherapy versus concurrent chemoradiotherapy alone in locoregionally advanced nasopharyngeal carcinoma : long-term results of a phase III multicentre randomised controlled trial.
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Salvage endoscopic nasopharyngectomy is superior to intensity-modulated radiation therapy for local recurrence of selected T1-T3 nasopharyngeal carcinoma – A case-matched comparison.
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Establishment and validation of M1 stage subdivisions for de novo metastatic nasopharyngeal carcinoma to better predict prognosis and guide treatment.