- Ce référentiel propose la conduite à tenir en cas de suspicion de carcinome médullaire de la thyroïde (CMT) ou cancer thyroïdien à calcitonine (CT).
 - Le CMT est une tumeur neuroendocrine rare qui se développe aux dépens des cellules C parafolliculaires thyroïdiennes responsables de la sécrétion de calcitonine.
 - Il existe :
	
- des formes sporadiques (non héréditaires) : majoritaires, 75 % des cas
 - des formes familiales (héréditaires) : 25 % des cas. Elles peuvent apparaître dans le cadre des Néoplasies Endocriniennes Multiples de type II (NEM2), affection héréditaire de transmission autosomique dominante à pénétrance complète dont la prévalence est estimée à 1/5000 ; ou être des formes familiales non NEM.
Toutes les variantes de NEM2 sont provoquées par des mutations germinales de RET (REarranged during Transfection). 
 
- 5–10 % des cancers de la thyroïde
 - Incidence en pathologie nodulaire thyroïdienne : 1–2 %
 
- Sexe féminin (1,5/1)
 - Formes sporadiques : âge = 40-60 ans
 - Formes familiales : âge = jeune adulte
 
- Le CMT peut se révéler par :
	
- le plus fréquemment un dosage de la calcitonine préconisé devant tout nodule suspect et avant thyroïdectomie
 - un nodule thyroïdien unique avec euthyroïdie ou un goitre multinodulaire, associé le plus souvent à des adénopathies satellites
 - une adénopathie cervicale ou des métastases à distance initialement présentes dans 20 % des cas (pulmonaires, hépatiques et osseuses)
 - une dysphagie, des difficultés respiratoires, une altération de l'état général, une hypertension artérielle labile en cas d'association avec un phéochromocytome
 - plus rarement un syndrome de flush et une diarrhée motrice, associés à des tumeurs évoluées avec hypersécrétion majeure de CT.
 
 - Dans le cas des formes familiales :
	
- le CMT est habituellement bilatéral, multicentrique, avec hyperplasie des cellules C associée
 - découvert par dosage de la calcitonine basale ou après recherche de mutations du proto-oncogène RET.
 
 
- Nodule thyroïdien
 - Symptômes cliniques :
bouffées vasomotrices,diarrhées... - NEM2
 
> 100 pg/ml
Surveillance biologique de la calcitonine
(si cytoponction négative)
- ACE
 - Thyrocalcitonine
 
Bilan d'extension
- échographie cervicale
 - TDM cervicothoracique
 - imagerie hépatique
 - DOPA-PET
 - IRM rachidienne
 
- Enquête familiale
 - Eléments évocateurs de NEM2 :
hyperparathyroïdie, phéochromocytome,
maladie de Hirschprung 
Biologie ?
Histoire familiale ?
Clinique
évocatrice ?
- Cytoponction
 - Découverte anapath
 
Bilan d'extension
- échographie cervicale
 - TDM cervicothoracique
 - imagerie hépatique
 - DOPA-PET
 - IRM rachidienne
 
Douteux
> 10 ou < 100 pg/ml
Cytoponction des éventuels nodules
Dosage de la calcitonine ?
- La calcitonine (CT) est le principal marqueur biologique du CMT :
	
- à doser en routine devant tout nodule suspect, des antécédents familiaux évocateurs et avant thyroïdectomie
 - il sert au diagnostic, à la stadification, à la conduite à tenir en post-opératoire et au pronostic
 - une élévation de la CT basale est associée à une pathologie des cellules C (hyperplasie fonctionnelle dans le cadre d'une thyroïdite ou CMT)
		
- une valeur > 100 pg/ml est associée à une valeur positive prédictive de CMT de 100 %
 - pour le CMT, il existe une bonne corrélation entre le taux de CT et la masse tumorale.
 
 
 - Chez le sujet sain, la CT basale est inférieure à 10 pg/ml.
 - Il est très rare que des patients présentent un CMT sans élevation de la calcitonine associée.
 - Faux positifs :
 
| Etiologies | Manifestations cliniques | 
| Causes fonctionnelles | Hypergastrinémie, médicamenteuses (IPP), gastrite fundique atrophique, gastrinome, insuffisance rénale (patients dialysés (25 %), non dialysés (20 %)), tabagisme | 
| Tumeurs endocrines | Cancer bronchique à petites cellules, carcinoïde bronchique et digestif | 
| Hyperplasie bénigne des cellules C (HCC) | Thyroïdite lymphocytaire chronique, cancer thyroïdien différencié (HCC focale), nodules, goitres colloïdes (HCC focale) | 
| Autres | Hommes âgés, sepsis sévère | 
- Toute valeur de CT basale supérieure à 10 pg/ml doit être recontrôlée.
 
- L’ACE (antigène carcino-embryonnaire, non spécifique)
	
- peut de façon inconstante être augmenté
 - utilisé pour le diagnostic, la conduite à tenir postopératoire et le pronostic.
 
 
- La cytoponction échoguidée permet de suspecter le diagnostic de CMT, confortée par un immunomarquage positif de la calcitonine.
 
- Recherche de NEM (Néoplasies Endocriniennes Multiples) :
	
- bilan phosphocalcique et parathyroïdien
 - dérivés méthoxylés plasmatiques et dérivés méthoxylés urinaires
 - dysmorphisme (syndrome de Gorlin…)
 - examen dermatologique (tâches café au lait, névromes cutanés…)
 
 
- Plus d’1/3 des CMT sont des formes familiales s’intégrant dans la NEM2.
 - Dans les NEM de type 2, l’expression de la maladie est variable chez les sujets d’une même famille.
 - Il existe trois variants phénotypiques de la NEM2, le CMT y est présent dans 100 % des cas :
	
- la NEM2A (syndrome de Sipple), forme la plus fréquente (60 % des NEM2) associe :
		
- CMT
 - phéochromocytome dans 20–50 % des cas
 - hyperparathyroïdie primaire dans 5–20 % des cas
 - les patients sont atteints lors de la deuxième décennie de vie.
 
 - la NEM2B (syndrome de Gorlin), plus rare (5 % des NEM2) associe :
		
- CMT
 - phéochromocytome (50 % des cas)
 - dysmorphie : syndrome de Marfan
 - ganglioneuromatose digestive et sous-muqueuse (lèvres, langue, paupières, tissu conjonctival)
 - hypertrophie des nerfs cornéens (variable)
 - les patients sont atteints lors de la première décennie de vie.
 
 - le CMT isolé familial (FMTC : syndrome de Farndon : 35 % des NEM2), les autres composantes de la maladie sont absentes.
		
- les patients sont atteints à l'âge adulte.
 
 
 - la NEM2A (syndrome de Sipple), forme la plus fréquente (60 % des NEM2) associe :
		
 
- Les patients atteints de NEM2B ont un pronostic plus réservé et un taux de mortalité plus élevé que ceux atteints de NEM2A.
 - La prévalence d’un CMT familial de novo (sans contexte familial connu) est estimée entre 5–16 %.
 
- Aspect génétique : Les 7 exons connus à ce jour en cause dans les formes familiales de CMT sont :
	
- NEM 2A : exons 10, 11, 12, 13, 14
 - NEM 2B : exons 15, 16
 - FCMT : 8, 11, 13, 14, 15
 
 - Une mutation germinale de RET est retrouvée dans 99 % des NEM2B (substition au codon 918 exon 16), 98 % des NEM2A (substition codon 634 exon 11) et 95 % des FMTC (mutations des codons 609-611-618-620 exon 10 et exons 13 et 14).
 - Si une mutation est retrouvée, une seconde analyse sur prélèvement indépendant est demandée pour confirmer le résultat.
 - L’analyse moléculaire du gène RET est proposée à titre systématique devant tout CMT (même sporadique, car il peut s'avérer être le cas index) pour permettre le diagnostic d’une forme familiale. Le dépistage des apparentés à risque porteurs de la mutation en dépend ainsi que leur prise en charge chirurgicale précoce, voire prophylactique.
 
- Enquête familiale :
	
- interrogatoire : goitre, mort subite, dysmorphisme, hyperparathyroïdie...
 - arbre généalogique
 - prélèvement sanguin pour analyse génétique
 - enquête épidémiologique nationale : déclarer le cas au fichier national du GRT (Groupe de Recherche sur la Thyroïde)
 
 
- Le diagnostic des formes sporadiques de CMT est un diagnostic d’élimination.
 - Cela impose :
	
- l’absence de contexte familial
 - l’absence de mutation de l’oncogène RET sur les 7 exons examinés connus à ce jour
 - l’absence de pathologie(s) associée(s) s’intégrant dans une NEM2
 - le caractère strictement unilatéral du CMT
 - l’absence d’hyperplasie des cellules C
 
 
- Le bilan d’extension se justifie si la CT basale est élevée, supérieure à 500 pg/mL car les explorations morphologiques restent négatives en deçà de ces valeurs :
	
- réalisation systématique du dosage des dérivés méthoxylés urinaires des 24h
 - bilan phosphocalcique et parathyroïdien chez tous les patients
 - échographie cervicale à la recherche d'une extension ganglionnaire
 - TDM cervicothoracique
 - imagerie hépatique (échographie, TDM ou IRM) : métastases retrouvées dans 45 % des cas
 - DOPA-PET
 - IRM rachidienne.
 
 
- Le traitement du CMT est essentiellement chirurgical : thyroïdectomie totale + curage ganglionnaire
 - Une discussion en RCP préalable est nécessaire.
 - Pour les CMT > 1 cm : au minimum, un curage ganglionnaire central droit et gauche ± curage jugulo-carotidien homolatéral qui dépend :
	
- du résultat de l'imagerie préopératoire
 - du taux de calcitonine basale préopératoire (qui est corrélé avec la masse tumorale)
si l’imagerie préopératoire est positive du même côté mais négative du côté controlatéral : le curage ganglionnaire controlatéral est à considérer si le taux de calcitonine est > 200 pg/ml. 
 - Environ 12 % des patients sporadiques ont des métastases systémiques d’emblée.
 - 55 à 75 % de métastases ganglionnaires sont présentes au moment du diagnostic.
 - Le pronostic dépend de la qualité de l’exérèse chirurgicale initiale.
 - En cas de maladie résiduelle :
	
- En cas de thyroïdectomie incomplète et/ou d'une chirurgie ganglionnaire inadéquate, la reprise chirurgicale est indiquée pour des valeurs de CT élevées (> 100 pg/mL).
 - Un complément de curage par cervicotomie et éventuellement sternotomie est indiqué s’il existe des adénopathies cervicales et/ou médiastinales persistantes.
 - La reprise chirurgicale doit être discutée au cas par cas en RCP. Les résultats des reprises chirurgicales sont médiocres : normalisation de la CT dans moins de 30 % des cas, réduction du taux dans 40–70 %.
 - S’il existe des métastases à distance, la reprise chirurgicale cervicale n’est pas indiquée et l’indication des autres traitements à discuter en RCP.
 - En cas d’hyper-CT résiduelle avec chirurgie carcinologiquement satisfaisante et absence de métastases localisables, la stabilité de l’évolutivité biologique des marqueurs (CT et ACE) fera préconiser l’abstention thérapeutique.
 
 
- La chimiothérapie et l'iode 131 sont inefficaces contre le carcinome médullaire de la thyroïde.
 - Le traitement symptomatique de la diarrhée et de la douleur doit être entrepris.
 - Les analogues de la somatostatine (octréotide) ont un effet sur les symptômes mais pas sur la tumeur.
 - Les traitements systémiques sont essentiellement indiqués : 
	
- en palliatif et/ou adjuvant devant une maladie résiduelle disséminée avec métastases identifiables multiples non opérables
 - devant une hypercalcitoninémie résiduelle évolutive sans masse tumorale identifiable
 
 - On peut utiliser la radiothérapie cervico-médiastinale externe en adjuvant en cas de maladie résiduelle ou d’atteinte ganglionnaire étendue
 - La radio-immunothérapie anti-ACE, permettrait une amélioration symptomatique, une stabilisation des lésions avec une amélioration de la survie, la toxicité hématologique étant le facteur limitant.
 - Les inhibiteurs tyrosine kinase représentent l’option la plus prometteuse pour les CMT métastatiques. Le vandétanib a actuellement l'AMM. Il inhibe RET et VEGFR-2. Sinon, l'inclusion des patients dans une étude prospective est à privilégier lorsque cela est possible (cellules dendritiques autologues).
 - La chimiothérapie (réservée aux stades métastatiques) offre un taux de réponse de 20 % (adriamycine + streptozotocine en alternance avec 5FU + dacarbazine), une amélioration symptomatique souvent partielle et transitoire, sans bénéfice sur la survie.
 
- En centre expert, avec environnement pédiatrique pour les enfants < 15 ans.
 - Les patients sont adressés en consultation d'oncogénétique.
 - Le dosage de calcitonine a abouti à une diminution nette de l’âge au diagnostic ainsi qu’une diminution marquée de l’incidence des métastases ganglionnaires et un accroissement très significatif des nombre de patients guéris.
 - On peut aussi proposer le screening génétique moléculaire (plus sensible) pour détecter les porteurs de la mutation NEM2A : si mutation de RET, une thyroïdectomie totale est proposée.
 - Si anomalie de la calcitonine, les patients sont traités par thyroïdectomie totale.
 
Mutations
C634, A883F
RCP
Niveau de risque du sujet ?
Surveillance
- Examen clinique
 - CT
 
tous les 6 mois puis tous les ans si CT normal
- Début de recherche d'un phéochromocytome dès 16 ans
 
NEM2A
Thyroïdectomie prophylactique
< 5 ans
Sujet à haut
risque
Dosage de la CT
RCP
NEM2B
Mutations
M918T + tous
NEM2B
Thyroïdectomie prophylactique
durant les 1ers mois de vie
après discussion avec les parents
± curage ganglionnaire du VI (central)
Sujet à très haut
haut risque
RCP
Thyroïdectomie prophylactique
quand la CT augmente
ou durant l'enfance
pour éviter de longues périodes de suivi
NEM2A
Mutations
non citées
Sujet à risque
modéré
Surveillance
- Examen clinique
 - CT et ACE
 - Echo cervicale
 
tous les 6 mois pendant 1 an puis tous les ans
- Début de recherche d'un phéochromocytome dès 11 ans
 
- Il est nécessaire d’éliminer la possibilité d’un phéochromocytome associé dans le cadre d’une NEM2 avant toute chirurgie.
 - Environ 20 % des NEM2B sont métastatiques au diagnostic, 3,3 % des NEM2A et 2 % des formes familiales non NEM.
 
- En cas de NEM2B :
	
- thyroïdectomie dans la première année de vie (voire avant l'âge de 6 mois)
 - curage ganglionnaire central récurrentiel et latérocervical bilatéral systématique
 
 - En cas de NEM2A ou de FMTC avec mutations dans les exons 10 et 11 :
	
- thyroïdectomie totale entre 2 à 5 ans
 - ± curage ganglionnaire, selon l’âge, le génotype et la valeur de la calcitonine
 - avant l’âge de 2 ans, on dose la calcitonine basale sans test à la pentagastrine
 - après 2 ans, on dose la calcitonine basale et on réalise le test à la pentagastrine
 - Si la CT basale est élevée :
		
- thyroïdectomie totale
 - curage ganglionnaire central du cou
 - curage latérocervical si envahissement macroscopique du compartiment central
 
 - Si la CT basale est normale :
		
- thyroïdectomie totale
 - curage central du cou
 - curage latérocervical homolatéral voire bilatéral seulement s'il existe un envahissement macroscopique central ou latéral
 
 - Si CT basale est indétectable :
		
- soit test répété jusqu'à positivité (> 10 pg/mL)
 - soit chirurgie prophylactique vraie (thyroïde histologiquement saine) par thyroïdectomie sans curage ganglionnaire.
 
 
 - En cas de NEM2A et FMTC avec mutations des exons 13,14, 15 :
	
- absence d’attitude consensuelle : on évalue les enfants vers 5-6 ans par dosage de la calcitonine basale et test à la pentagastrine
 - Si élévation de la CT basale :
		
- thyroïdectomie totale
 - curage ganglionnaire central du cou
 - ± curage latérocervical
 
 - Si la CT basale est normale :
		
- thyroïdectomie totale
 - ±curage central du cou
 
 - Si CT basale est indétectable :
		
- soit test répété jusqu'à positivité (> 10pg/mL)
 - soit chirurgie prophylactique vraie entre 6 et 10 ans, voire à l'adolescence.
 
 
 
- 10 à 15 % des CMT sont diagnostiqués après thyroïdectomie.
 
- Aspect macroscopique :
	
- tumeur unique ou multiple
 - taille très variable
 - consistance solide
 - couleur gris / jaune / blanc
 - infiltrante
 - non encapsulée
 - ± plages nécrotiques et hémorragiques
 - localisée en portion intermédiaire ou supérieure de la glande (ou la concentration de cellules C est plus importante)
 
 - Aspect histologique :
	
- Cellules rondes, polygonales ou fusiformes disposées en nids
 - Cytoplasme granuleux, noyaux ronds avec chromatine mottée
 - Stroma abondant, fibreux avec fréquents dépôts de substance amyloïde (contenant de la calcitonine altérée déposée en feuillets bêta plissés, antiparallèles) et des calcifications
 - Présence de mucine dans 40 % des cas
 - Emboles vasculaires fréquents
 - Hyperplasie des cellules C visibles dans les formes familiales uniquement
 
 - Coloration : rouge Congo pour les dépôts amyloïdes
 - Immunohistochimie :
	
- Thyrocalcitonine +
 - ACE +
 - AE1-AE3 +
 - Vimentine +
 - Chromogranine A +
 - Synaptophysine +
 - Récepteurs à la progestérone +
 - TTF1 +
 - Thyroglobuline -
 - Récepteurs aux œstrogènes
 
 
- Le compte-rendu anatamo-pathologique doit comporter les éléments descriptifs suivants :
 
| CMT | Taille | 
| Uni ou bilatéral | |
| Siège | |
| Multifocalité | |
| Effraction capsulaire | |
| Recherche immunohistochimique (thyrocalcitonine, ACE, thyroglobuline) | |
| Recherche de plages d'hyperplasie des cellules C | Vues / Non Vues | 
| Absentes / présentes | |
| Diffuse / nodulaire | |
| Uni / bilatérale | |
| Suspectes / microcancer | |
| Suspectes avec contingent de cellules C normales | |
| Pathologie thyroïdienne associée | |
| Ganglions | Siège | 
| Côté | |
| Nombre envahis / nombre examinés | |
| Rupture capsulaire | 
- La classification TNM des cancers médullaires est identique à celle des cancers différenciés de la thyroïde.
 - Seul le regroupement par stade est spécifique.
 
| Stade I | T1a, T1b | N0 | M0 | 
| Stade II | T2, T3 | N0 | M0 | 
| Stade III | T1, T2, T3 | N1a | M0 | 
| Stade IVA | T1, T2, T3 | N1b | M0 | 
| T4a | Tous N | M0 | |
| Stade IVB | T4b | Tous N | M0 | 
| Stade IVC | Tous T | Tous N | M1 | 
- Cancer anaplasique de la thyroïde
 - Thyroïdite de De Quervain
 - Cancer folliculaire de la thyroïde
 - Hyperthyroïdie et syndrome de thyrotoxicose
 - Métastase d'une tumeur neuroendocrine digestive
 
- Les facteurs de bon pronostic sont :
	
- jeune âge
 - sexe féminin
 - formes familiales
 - microcarninomes
 
 
- Les facteurs de mauvais pronostic sont : 
	
- l'âge > 45 ans
 - le sexe masculin
 - le stade avancé T > 3 cm
 - l'envahissement ganglionnaire : la guérison biologique (CT normale) est quasi constante pour tous les patients sans métastases ganglionnaires, alors que seuls 30–50 % des patients sont biologiquement guéris lorsqu’il existait un envahissement ganglionnaire
 - l'exérèse chirurgicale initiale incomplète
 - le taux de calcitonine et d'ACE en pré et postopératoire élevé : absence de normalisation de la CT en post-opératoire dans 30 % des cas ; l'augmentation progressive de l'ACE en postopératoire signe l'apparition de métastases
 - temps de doublement de la CT faible
 - les formes sporadiques
 - l'activité mitotique élevée
 - le type histologique à petites cellules
 - profil moléculaire : mutations somatiques de RET
 
 
- Les taux de survie à 5 ans est de 86 % et de 70-80 % à 10 ans pour l'ensemble des tumeurs médullaires, familiales et sporadiques. Il dépasse 98 % et 95 % pour les patients biologiquement guéris en postopératoire.
 - Alors que le carcinome médullaire métastase précocément (surtout dans les ganglions et le médiastin), son comportement est assez indolent dans 70 à 80 % des cas (y compris pour les métastases hépatiques et pulmonaires).
 - Certains sont de comportement très agressif avec décès secondaire à des métastases disséminées osseuses et viscérales (poumons, foie, surrénales).
 - Le dosage de CT systématique en préopératoire permet de dépister le CMT à un stade précoce infracentimétrique dans 60–70 % des cas, donc curable chirurgicalement, et de réaliser d’emblée la chirurgie thyroïdienne et ganglionnaire adéquate.
 
Surveillance annuelle
pendant 5 ans puis
une fois tous les 5 ans
Bilan d'extension
CT : calcitonine
ACE : antigène carcino-embryonnaire
CT > 10 pg/mL ?
Complément chirurgical
Totalisation curage
ganglionnaire guidée par
immunoscintigraphie ±
sternotomie
Dosage CT postop  : semaine 1 à 6
ACE : semaine 6
Puis CT tous les ans
Chirurgie première
satisfaisante ?
Rémission complète
Maladie résiduelle
- En postopératoire, le dosage de la CT basale permet de dire si l’acte chirurgical a été complet ou non, une valeur inférieure à 10 pg/mL attestant de la rémission. Il se réalise de la semaine 1 à la semaine 6.
 - La surveillance doit être réalisée par le dosage de la CT basale.
 - Il permet d’affirmer la rémission en cas d’absence de réponse de la CT, une réponse supérieure à 10 pg/mL étant en faveur de tissu tumoral résiduel.
 - Surveillance post chirurgie des malades génétiquement à risque :
	
- biologique annuelle avec dosage de la CT basale
 - surveillance biologique des autres composantes d'une NEM2 :
		
- méthoxyamines plasmatiques pour dépister un phéochromocytome
 - calcémie
 - parathormone pour dépister une hyperparathyroïdie primaire
 - TSH pour vérifier l'efficacité de l'opothérapie substitutive par les hormones thyroïdiennes et l'adapter si besoin.
 
 
 
- Allelein S, Ehlers M, Morneau C
Measurement of Basal Serum Calcitonin for the Diagnosis of Medullary Thyroid Cancer
Horm Metab Res, 2018 ;50:23-28.
 - Khatami F, Tavangar SM
Genetic and Epigenetic of Medullary Thyroid Cancer
Iran Biomed J, 2017 Nov 11[Epub ahead of print]
 - Randle RW, Bates MF, Schneider DF
Survival in patients with medullary thyroid cancer after less than the recommended initial operation
J Surg Oncol, 2018 ;117:1211-1216. 
- Wells SA Jr,  Asa S., Dralle H. et al
Revised American Thyroid Association Guidelines for the Management of Medullary Thyroid Carcinoma
Thyroid. 2015 25:567-610.